Détermination de la sensibilité à l’amertume : le verdict.
Par Zuzana Senajova, Loïc Genneret, Vanessa Parisi et Océane Lataste
Nous sommes retournés à l’UNIGE pour analyser notre ADN et comprendre si nous sommes génétiquement disposés à ressentir la sensation amère par nos bourgeons du goût.
Protocole :
On prélève tout d’abord des cellules épithéliales de la bouche à l’aide d’un coton tige stérile pour les introduire dans un tube Eppendorf.
Après préparation du prélèvement dans un milieu approprié permettant la sortie de l’ADN des cellules qui le contenaient précédemment, il s’agit de le placer dans la machine à PCR (un thermocycleur) pour amplifier l’ADN qui est alors sous la forme d’un fragment de 221 paires de bases.
Par la suite, on ajoute une enzyme de restriction pour faire une digestion du produit PCR. L’enzyme reconnaît la combinaison GGCC autour de la 44ème paire de base (en rouge) – combinaison présente uniquement sur l’allèle « sensible » (dominant) - la coupure du fragment se fait entre « G » et « C ». L’ADN est alors décomposé en deux séquences, l’une comptant les 44 premières paires et l’autre les 177 paires restantes. Le test sur un individu non sensible homozygote n’entraîne pas une division du fragment car l’ADN recueilli n’a pas de site de restriction propre à l’enzyme utilisée. La sensibilité à l’amertume est donc corrélée à la reconnaissance et à la coupure du brin d’ADN.
On place désormais l’ADN digéré dans une préparation de gel d’agarose pour pratiquer une électrophorèse. En fonction de leur taille les fragments d’ADN migrent plus ou moins vite vers le pôle +.
Le gel est placé sous un révélateur à UV. Les fragments apparaissent, selon leur taille, plus ou moins haut sur la photographie prise par la machine.
Il est alors possible de conclure sur la sensibilité à l’amertume par observation de l’image.
Une juxtaposition de fragments de 221 et 177 paires de bases est caractéristique d’un individu hétérozygote (voir figure 1). Il faut préciser que le fragment comptant les 44 premières paires de bases n’apparaît pas bien du fait de sa taille. La présence d’un unique fragment à 221 pb est caractéristique d’un individu homozygote récessif et non sensible à l’amertume (figure 2).
Au contraire, un fragment à 177 pb concerne un individu homozygote dominant et sensible (figure 3).
Figure 1 Hétérozygote sensible :
Les barres colorées représentent les chromosomes homologues. Le trait noir est le site de restriction.
La bande correspondant au fragment de 44 pb est peu visible sur les gels d'électrophorèse.
Figure 2 Homozygote non sensible :
Figure 3 Homozygote sensible :
Voici les résultats obtenus après migration de l’ADN par électrophorèse pour les différents élèves testés :
Légende des dépôts :
M = marqueur (il sert d’échelle pour le nombre de paires de base)
1 = Mathieu
2 = Marina
3 = Vanessa
4 = Loïc
5 = Alexandre
6 = Océane
7 = Contrôle négatif
Analyse des résultats et conclusion :
Suivant la hauteur à laquelle a migré l’ADN ainis que le nombre de fragments pour chaque individu, on peut déterminer sa sensibilité ou non à l’amertume
Nous pouvons ainisdire que Mathieu (1) est homozygote pour le gène de l’amertume étudié et est insensible à celle-ci. Il en est de même pour Océane (6).
On observe que pour Marina (2), Alexandre (5) et Vanessa (3) il y a les deux bandes correspondantes ( 221, 177 pb - bande 44 pb non visible). Ils sont donc hétérozygotes pour le gène de l’amertume et la ressentent.
Nous constatons aussi qu’il n’y a aucune personne qui est homozygote sensible à l’amertume.
Nous remarquons que Loïc ( 4 ) ne possède aucune bande sur le résultat de l’électrophorèse. N’a t-il pas d’ADN ? Est il un robot ? Ou bien s’agit une simple erreur lors du dépôt ?
Affaire à suivre...